Le coworking expliqué aux néophytes
Je vais vous devancer, car vous allez certainement me le dire : encore un anglicisme ! Et oui, dans le monde de demain, incontestablement mondialisé, l’anglais est la langue choisi pour se faire comprendre de tous. Et ce terme est comme bien d’autres déjà rentré dans le jargon du travailleur 3.0, le salarié ou l’indépendant du futur. Je prendrai soin d’aller interroger nos chers cousins québecois pour voir ce qu’ils en pensent… et ce qu’ils ont créé pour intégrer ces nouveaux « tiers lieux » à leur vocabulaire.
Les espaces de coworking, ce qu’on traduit facilement par « travail collaboratif », sont des « tiers lieux », c’est à dire des espaces qui ne sont ni vraiment dédié au professionnel, ni vraiment au personnel. L’idée principale est de permettre à des travailleurs indépendants (également appelés freelances – oui, ça continue) de travailler ensemble. Ou du moins, de ne pas travailler seul dans son coin. Car l’un des intérêts du coworking, c’est d’abord de sortir de son isolement. Mais c’est aussi un excellent moyen de rencontrer des prospects ou des associés potentiels. Plus largement, on y coopère, on y crée des liens, professionnels ou amicaux.
Dans sa définition la plus large, l’expression tiers-lieux recouvre une multitude de lieux publics : les cafés équipé de wifi ouvert et gratuit, les cybercafés, les bibliothèques, mais aussi les halls de gare, les aéroports, et tous les lieux plus privés. Les espaces de coworking constituent une partie de ces lieux, plus proches des centres d’affaires dans leur conception. Ils sont quasiment tous payants, mais moins chers, car également moins bien équipés.
Ainsi, suivant cette tendance, des espaces de coworking fleurissent partout en France – et dans le monde ; pour des coûts bien moindres qu’un bureau classique, vous disposez d’un coin de table, d’une chaise, d’une connexion Internet, c’est le pack de base. Mais au vu de la concurrence croissante d’ouverture de ces espaces, on voit apparaître des prestations très sympathiques : secrétariat, réception du courrier professionnel, food corners, food trucks, et services à la personne : pressing, nettoyage de voiture, couture, repassage, machines à café, boutique (bio très souvent). Car le nomade digital est plus sensible à l’écologie que la moyenne, il voyage et découvre le monde, et développe souvent une sensibilité au partage. Economie partagée, et partage de connaissances dans ces espaces où justement on encourage à se parler, à s’entraider, et non à travailler dans son coin.
Le coworking peut prendre de nombreux visages, dont je parlerai plus précisément dans un autre article. Il suit clairement le développement du travail indépendant, et voit se joindre aux freelances, entrepreneurs, starts-ups et jeunes pousses, des jeunes, des chômeurs, des célibataires qui viennent travailler sur leurs mémoires, leurs CVs, leur blog, leur livre… et rompre l’isolement – ou au contraire, s’isoler dans un bureau réservé.
A l’Imaginarium de la Plaine Images de Tourcoing, où de jeunes pousses viennent « incuber », s’étalent sur des centaines de m2 un espace bibliothèque équipé de transats, un baby foot, un food corner avec repas chauds et desserts de haute qualité, des boissons et cafés à tout petits prix, des tables basses et hautes (pour ceux qui comme moi préfèrent travailler debout), des bancs et des tables pour déjeuner ou travailler dehors,… et beaucoup d’échanges entre freelances et entrepreneurs du monde digital. Ici comme ailleurs, le nomade digital peut également avoir une boîte à lettres et des services tels que des conseils juridiques, des aides au montage de projet, à la recherche de financement, et des sessions de réseautage pour un prix modique.